mercoledì 8 aprile 2009

Premier procès mondial de l'amiante ?

http://www.humanite.fr/Premier-proces-mondial-de-l-amiante

Le procès de l’amiante en Italie

Notre envoyé spécial à Turin raconte dans l’Humanité de mercredi la première audience préliminaire qui pourrait déboucher sur un éventuel procès des anciens responsables d’Eternit. Pour Alain Guérif, nouveau président de l’Association nationale des victimes de l’amiante (ANDEVA), on est malade dans certaines régions de l’amiante sans le savoir.
Parmi les très nombreux Français manifestant devant le palais de justice de Turin, le 6 avril dernier, se trouvait Alain Guérif, ancien des chantiers navals de Saint-Nazaire et nouveau président de l’ANDEVA. Entretien.
Certains membres de votre association et vous-même avez fait jusqu’à mille kilomètres en car pour suivre cette première audience judiciaire sur l’affaire Eternit : quelles sont vos motivations ?
Alain Guérif. Venir à Turin aujourd’hui c’est une ouverture, un encouragement, pour se convaincre un peu plus concrètement qu’un procès pénal est possible. Ce qui devient possible en Italie doit l’être chez nous à condition que l’on s’en donne les moyens. En France, nous attendons ce premier procès pénal depuis treize ans. Lors de nos réunions statutaires du mois dernier nous avons d’ailleurs décidé de nous remobiliser pour qu’un procès se tienne dès que possible. Il est inadmissible que des milliers de gens meurent tous les ans de maladies liées à l’amiante et qu’il n’y ait pas de coupables. De quel procès s’agirait-il ?
Alain Guérif. Il y a déjà eu des procès civils, notamment devant les tribunaux de la Sécurité sociale, qui ont pour la plupart été gagnés par les victimes en première instance. Des indemnités ont été versées et des fautes inexcusables de l’employeur ont été reconnues. Ce qu’il faut maintenant, pour que justice soit vraiment faite, c’est un procès pénal pour sanctionner les patrons et dirigeants qui n’ont pris aucune précaution dans leurs entreprises alors que les dangers de l’amiante sont connus de longue date. Certains se sont comportés comme de véritables assassins en s’enrichissant dans le même temps sur le dos de salariés qu’ils savaient condamnés à tomber malade parfois mortellement. Actuellement des plaintes ont été déposées par des victimes contre quarante entreprises en France. Nous espérons que les quarante dossiers seront instruits et que nous aurons quarante procès au pénal mais malheureusement on ne saurait dire quand ils pourront se tenir. À ce propos, l’annonce par Nicolas Sarkozy de la suppression du juge d’instruction nous inquiète beaucoup, car, si cela se fait et compte tenu de l’inertie des parquets en la matière, il risque de ne plus y avoir de procès concernant la santé publique ou la santé au travail avant bien longtemps.
Quelle est l’ampleur de ce désastre sanitaire en France ?
Alain Guérif. On ne connaît pas exactement le nombre de victimes mais je peux dire qu’elles se comptent par centaines de milliers. Dans certaines régions il y a des décès que l’on dit inexpliqués mais qui, en fait, sont dus à l’amiante. Le seul chiffre dont nous sommes sûrs, c’est celui des dossiers en souffrance déposés au fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante : 24 000 ! Ce qui donne une petite idée de l’ampleur de ce désastre sanitaire qui concerne pour beaucoup les régions côtières à cause des chantiers navals et les zones industrielles.
Entretien réalisé par Philippe Jérôme

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